Gazette Drouot logo print
Lot n° 236

TRISTRAM HILLIER, R.A. (BRITISH 1905 - 1983) Étretat,...

Résultat :
Non Communiqué
Estimation :
Réservé aux abonnés

TRISTRAM HILLIER, R.A. (BRITISH 1905 - 1983) Étretat, 1939 Huile sur toile, 60 x 80cm (23¾ x 31½) Signé 'Hillier' (en bas à gauche) ; inscrit et daté 'ETRETAT 1939' (au verso) Provenance : Chez Arthur Tooth & Sons, Londres, où il a été acheté par la famille du propriétaire actuel. Exposé : Londres, Arthur Tooth & Sons Ltd, 7 mai - 1er juin 1946, Paintings of Tristram Hillier, (numéro de catalogue inconnu) ; Bradford, Bradford Art Galleries and Museums, 11 juin - 31 juillet 1983, A Timeless Journey : Tristram Hiller R.A 1905 - 1983, cat. no.18 (illustré p.21 & description du catalogue p.44) La plage avec ses filets qui sèchent et ses bateaux de pêche noirs comme le jais se découpant sur le lumineux ciel normand et projetant de profondes ombres translucides sur les galets, m'a énormément enthousiasmé et a constitué le sujet de ce que je considère comme quelques-unes des meilleures peintures que j'ai jamais réalisées[1]. La référence de Hillier à ce "lumineux ciel normand" décrit le temps qu'il a passé dans la ville d'Étretat, sur la côte nord-ouest de la France. Cet endroit l'a beaucoup comblé en tant qu'artiste et lui a fourni une inspiration constante pendant les trois années qu'il y a passées. Son attrait pour cet endroit était partagé par de nombreux autres peintres et Étretat a longtemps été considéré comme un havre artistique, attirant des artistes tels que Delacroix, Courbet et Monet. Ce dernier séjourna à l'hôtel Blanquet, celui-là même qui apparaît dans cette œuvre. Pendant son séjour, Monet a réalisé des images répétées des fameuses arches des falaises de craie blanche, représentant des cycles dans un paysage dépeint à différents moments de la journée, de l'année ou sous différentes perspectives. Dans cette œuvre, Hillier s'est placé et a placé notre point de vue sur l'une des falaises en saillie qui font partie de la deuxième arche de la Porte d'Aval. Nous regardons la ville et la plage d'Étretat, et la troisième arche, la porte d'Amont, est visible au loin. Au sommet de cette falaise se trouve l'église Notre-Dame-de-la-Garde et, derrière elle, le monument original de L'Oiseau Blanc, qui commémore l'échec du voyage du biplan disparu en 1927 lors d'une tentative d'effectuer le premier voyage transatlantique sans escale. Le monument représenté par Hillier a été détruit par l'armée d'occupation allemande en 1942. La ville est peuplée de bâtiments en brique et en pierre et les drapeaux britanniques, américains et français flottent fièrement au vent, ce qui est particulièrement pertinent par rapport au changement qui va s'opérer dans cette petite commune de Normandie l'année suivante. Le front de mer est parsemé de cabines multicolores et de bateaux de pêche retournés. Les vacanciers prennent le soleil sur le sable ou se détendent sur le balcon qui surplombe la plage, sous de grands parasols. Sur la falaise, deux couples profitent de l'air frais. Les "ombres profondes et translucides" évoquées par Hillier sont abondantes dans l'œuvre, le soleil au plus haut point projetant des silhouettes nettes sur le sable. Bien que cette œuvre soit différente d'autres exemples de la période, qui sont plus directement "surréalistes", certains éléments persistent. Hillier semble nous présenter une idylle sur le point de s'effondrer, les habitants et les touristes profitant des derniers moments de paix. Les deux couples semblent maintenant se livrer à un spectacle d'élégance et de plaisir pour notre bénéfice, en se déguisant en personnages. Dans cette œuvre, les éléments narratifs restent inexpliqués, isolés les uns des autres dans cette grande composition. L'échelle de l'œuvre est également inhabituelle, compte tenu des autres œuvres de cette période, qui sont plus serrées et plus limitées. Une grande partie de la composition est occupée par une étendue de ciel bleu, tandis que la falaise, la ville et le bord de mer n'occupent qu'une petite partie de la composition globale. Cela permet de créer un vaste panorama, insufflant à la scène un élément plus dramatique que celui qui aurait pu être obtenu avec une composition plus restreinte. D'autres exemples de son travail pendant qu'il vivait à Étretat suivent une note plus sinistre, tout en continuant à travailler sur le thème du bord de mer et de la vie marine. Ces œuvres peuvent suggérer une plus grande prise de conscience ou acceptation de la menace imminente de la violence, avec des tons plus sombres et montrant des plages vides, qui ne sont plus utilisées par les vacanciers ou les pêcheurs locaux. C'est le cas de The Beach at Yport (fig. 1), un autre port de mer de la côte que Hillier a visité à de nombreuses reprises, ou de Fishing Craft at Étretat 1939 (National Gallery of Canada). Le thème récurrent de l'abandon est typique des peintures de cette période. Des objets sont échoués sur les plages, des vêtements abandonnés et, en se concentrant sur eux et en les utilisant comme accessoires, ils sont montrés hors contexte afin de produire un élément de suspense visuel. Hillier s'est installé en Normandie en 1937 avec sa seconde épouse, Leda. Ils se sont rencontrés lors d'un voyage en Autriche. Elle était accompagnée de son père, le capitaine Sydney Hardcastle, un ingénieur naval anglo-irlandais à la retraite. Ils se sont mariés peu de temps après leur rencontre, Hillier

Titre de la vente
Date de la vente
Localisation
Opérateur de vente